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I
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MARS 1594. 627
mesmes heurter aux portes, menassant de les enfoncer au cas qu'on ne sortist.
Ge jour, fust faite assemblée à la porte Bussi pour proceder à l'election d'un capitaine en chef, aulieu du colonnel d'Âubrai. Maistre Pierre Senault remuoit ce mesnage, disant que leditM'Aubrai suivoit le parti du Bearnois, et estoit de ses capitaines appointés. Il pretendoit s'y faire nommer, et de fait avoit dix-sept voix. Mais enfin il perdist sa brigue, et fust resolu qu'on ne procederoit à autre election que d'une en-sein gne , et qu'ils n'avoient autre mandement. Le prevost des marchans en estant adverti, dit qu'on n'en feroit autre chose,et que plustost on laissast les choses comme elles estoient.
Ce jour, un advocat de la cour, nommé Rosée, grand faciendaire, et qui estoit des Seize, alla trouver M. le gouverneur, auquel il demanda permission de s'assembler, non obstant les défenses de la cour; lui dit que c'estoit pour la manutention de leur religion catholique, laquelle autrement ne se pouvoit conserver. Et sur le refus que lui en fist M. de Brissac, luj disant qu'il ne pouvoit passer par dessus les arrests de messieurs du parlement, pour ce qu'ils y estoient contraires, fust si effronté de lui dire que la pluspart d'eux estoient heretiques, et fauteurs d'heretiques et de Pheretique, comme ils avoient tousjours monstré par leurs arrests; et qu'en les favorisant comme il faisoit, il mettoit an hazard la religion, pour la defense de laquelle ils vouloient tous mourir. Lors M. de Brissac se monstrant fort retenu, lui respondit que ces affaires là passoient son esprit; que la cour n'avoit rien fait qui ne fust bien fait, et qu'on n'en feroit autre chose.
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